Ça ira !

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Tu peux toujours la gerber ta bile, la haine du bourgeois ça te remonte des viscères avec cette faim de vivre vulgaire qui te travaille en profondeur.
Autant qu’il m’en rappelle je n’ai jamais connu autre chose, un combat né dans cette pièce miteuse où nous logeait la patronne de ma mère, sa conciergeMadame Gutmann

Elle en a vu passer du pognon dans sa poche ma mère, qu’elle allait porter à pinces et en métro jusqu’à la rue du Faubourg du Temple où elle perchait la radine qui ne tarissait jamais d’éloges sur le travail de ma génitrice mais pour qui les mots salaire et revalorisation étaient un handicap insurmontable, des mots qui, à les prononcer, risquaient fort de la faire capoter la garce.
Mon père, lui, je n’ai pas souvenir qu’il la ramenait sur le sujet. La crise du logement sans doute faisait passer la pastille. Après tout cette pièce était ce qu’elle était mais elle était surtout gratuite ; ça permettait d’en mettre sur la bordure, de ne pas rechigner et la critique de la patronne de ma mère s’arrêtait à la porte de la loge qu’elle tenait avec une dévotion que, malgré les années passées, je n’arrive toujours pas à m’expliquer.
Mon père il était de la race des porteurs de casquettes beloteur de fond de salle dans les paris mutuels urbains. Avec lui on a été nourris au tiercé, aux westerns et aux engueulades réfléchies à la va vite
Nous sommes toujours en recherche de réponses parce que nous ne pouvons vivre sans questions. Il en est pourtant une, simple, qui ne méritait pas qu’on s’agite philosophiquement plus que ça pensais-je en travaillant là : pourquoi ceux-là ont-ils tant alors que tant d’autres n’ont rien ?
Il faudra bien qu’un jour ça change et alors oui ça ira, ça ira…

Détails du livre

Collection ,
Date de parution

24/09/2007

EAN

9782915640496

Nb pages

120

Dimensions 1 × 14.5 × 21 cm
Poids 0.175 kg

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